« Allons à la crèche », un livre édité par la Paroisse de Granville

« Allons à la crèche », un livre édité par la Paroisse de Granville

Le Père Régis Rolet enseigne à l’INSR l’ecclésiologie cette année. Avec des paroissiens, il vient pour la 4è fois de diriger l’édition d’un livre, cette fois sur la crèche!

« J’ai la joie de vous annoncer l’édition d’un livre qui honore la tradition bien installée mais encore peu connue de la crèche vivante d’Anctoville sur boscq, commune rurale du pays granvillais.
C’est depuis près de 40 ans, au rythme de tous les deux ans, que des habitants réalisent, le jour même du 25 décembre, une crèche vivante. Sur la base de cette tradition le livre vient répondre aux nombreux    « pourquoi ? » :  » Pourquoi le 25 décembre ? Pourquoi un âne et un boeuf à la crèche ? Pourquoi un sapin ? Pourquoi le père noël ? … »

Ce livre : « Allons à la crèche » Noël – Anctoville-sur-Boscq (Manche)

est le quatrième d’une collection que la Paroisse saint Clément de Granville a créé avec les éditions du Signe

Cette collection vise à percevoir les réalités de la foi et du culte chrétien qui s’expriment dans un patrimoine culturel riche de la diversités des arts depuis ses églises jusque dans les rues avec ses manifestations populaires en forme de célébrations, de fêtes et de spectacles. Il s’agit d’une contribution à la quête de sens dans les formes du patrimoines du pays granvillais, entre terre et mer.

Merci de votre soutien à la collection clémentine ( bulletin de commande en pièce jointe :bon de commande livre paroisse
Granville

Régis Rolet, curé de la Paroisse saint Clément de Granville
(
composée de six communes, Granville-Chausey, Donville-les-Bains, Anctoville-sur Boscq, Yquelon, Bréville-sur-mer et Longueville)

Voici un extrait :

« Du soleil de Pâques au soleil de Noël
Dans un recueil de poèmes chrétiens composés au début du IIème siècle, les Odes de Salomon, on peut lire : « Comme le soleil est la joie de ceux qui cherchent son jour, ainsi ma joie, c’est le Seigneur, car il est mon soleil. Ses rayons m’ont ressuscité, sa lumière a dissipé toutes ténèbres devant mon visage ». De ce Christ ressuscité, véritable soleil de Pâque, on en viendra à évangéliser les cultes païens de l’hiver à leurs dieux solaires en célébrant à la leur place la naissance de ce même Christ, Soleil de Noël.
L’église primitive a commencé par célébrer la fête de Pâque, c’est le point de départ et le centre de son
calendrier. Il s’agit avant tout de célébrer l’événement du passage (pessah en hébreu ; pâque en français) du Christ Jésus, de la mort à la résurrection. Par cet événement Dieu a sauvé la création qui allait à sa perte et son néant dans la mort. Ce jour de résurrection est compté comme le huitième jour qui renouvelle la création réalisée en sept jours. C’est ainsi que le rythme de huit jours organise la semaine et les mois du calendrier chrétien : une fois par an la grande fête de Pâque et tous les huit jours une petite fête de pâque, c’est-à-dire, la célébration de la messe du dimanche (le jour du Seigneur). Le calendrier s’est encore enrichi de fêtes particulières pour saint Pierre et saint Paul, les martyrs et tous les saints jusqu’au jour où fut introduite la fêtede Noël dont l’importance fut progressivement équivalente à la fête de Pâque.
Alors que l’Église naissante cherchait a clairement affirmer que le Christ Jésus est « vraiment homme et
vraiment Dieu », elle commença à chercher aussi une date dans son calendrier pour célébrer l’incarnation de Dieu. A Rome, entre la fin du Ier et celle du IVè siècle, s’était implanté le culte à Mithra comme célébration du « Soleil invaincu », au solstice d’hiver, le 25 décembre. Cette date fut alors choisi pour célébrer le jour de la naissance de Jésus dont on avait précisément pas la date. Ce jour de la naissance (dies natalis) donnera progressivement le mot de « Noël ». En orient, il semble que ce soit d’autres fêtes païennes qui furent visées et l’on choisit la date du 6 janvier pour honorer la manifestation de l’humanité de Dieu, à sa naissance, son baptême dans le Jourdain et son premier miracle de l’eau changé en vin aux noces de Cana. Dans la langue grec le mot de manifestation donnera précisément « épiphanie ». En Orient comme en Occident l’épiphanie évoque l’adoration des Rois-Mages. Et c’est ainsi que Jésus fut reçu comme le Roi des rois ; un véritable « Roi-Soleil », un « Christ-Soleil » qui détrône même le dieu grec du soleil, Hélios et tous autres dieux ou rois solaires.
Déjà, dans l’Ancien Testament, le Messie, dit autrement le Christ, était annoncé par les prophètes comme « le Soleil de Justice » (Cf. Malachie 3, 20) Et, au seuil du Nouveau Testament, l’évangéliste Luc parle de sa venue comme de la visite de « l’astre d’en haut » (Luc 1, 78) et, en racontant l’enfance de Jésus, il laisse le vieillard Syméon chanter la « lumière qui se révèle aux nations » (Lc 2,32). Dans son évangile Saint Jean met sur les lèvres de Jésus cette affirmation : « Je suis la lumière du monde » (Jn 9, 5) alors que l’évangéliste Matthieu rapporte le discours de Jésus qui interpellent les foules : « Vous êtes la lumière du monde » (Mt 5,14).
Les premiers baptisés de Pâque qui formeront le peuple de la nouvelle alliance, le peuple de Dieu, autrement dit l’Église, seront aussi appelé « illuminés » car ils ont reçu la lumière du Christ dans leur vie. Et l’Église qui lit les Écritures Saintes se comprendra alors comme devant être le reflet du Christ et elle se présentera ainsi comme la lune qui réfléchit la lumière du soleil. Cette image du soleil rappelle encore l’expression de saint Matthieu dans son évangile de la Transfiguration : « le visage du Christ resplendissait comme le soleil » (Cf. Mt 17, 2).